COMPRENDRE LA MALADIE D’ALZHEIMER :
Vivre une maladie cognitive évolutive est une épreuve qui plonge le patient dans une nouvelle temporalité et le confronte à des pertes successives qui vont modifier son rapport au monde et à son entourage. Contrairement aux idées reçues, la maladie d’Alzheimer ne se résume pas seulement aux troubles de la mémoire mais vient progressivement empêcher d’autres fonctions cognitives.
La maladie d’Alzheimer se manifeste d’abord par des pertes de mémoires, la mémoire à court terme dans un premier temps et au cours de la maladie, c’est la mémoire à long terme qui est affectée par ce déficit. On distingue trois sortes de mémoire à long terme :
- La mémoire épisodique qui permet l’enregistrement d’informations nouvelles associées à un moment et un lieu. C’est la partie de la mémoire qui restaure le souvenir d’événements vécus personnellement.
- La mémoire sémantique qui représente notre bagage culturel, notre connaissance sur le monde. Par exemple, le tiramisu est un dessert italien à base de biscuits à la cuillère trempés dans du café mais on ne sait pas, et ce n’est pas là l’important, où et quand cette information a été apprise. L’atteinte de cette mémoire rend difficile l’enregistrement de nouvelles connaissances et l’accès à sa culture générale.
- La mémoire procédurale qui concerne les “savoir-faire”, faire du vélo, jouer du piano etc. La mémoire procédurale est la plus longtemps préservée. Il faut savoir la valoriser.
Ces différentes pertes de mémoire entraînent entre autres une désorientation dans le temps (perte de la saison, du mois, du jour puis de l’heure) et dans l’espace (d’abord dans sa ville, puis son quartier jusqu’à sa maison) mais également des troubles progressifs du langage oral (aphasie) et écrit (dysorthographie), du mouvement (apraxie), du comportement et de l’humeur (anxiété, dépression irritabilité) et du sommeil (insomnie).
Les troubles des fonctions exécutives (programmation, séquence de réalisation d’un but… ) sont également très évocateurs : par exemple ne plus savoir comment se servir de son téléphone ou comment préparer une recette jusque-là bien connue.
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- Les problèmes d’orientation dans le temps et dans l’espace sont également révélateurs : les personnes qui développent la maladie se perdent sur un trajet habituel ou ne savent plus se situer dans le temps.
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- Les troubles du langage/ aphasie Avec l’aggravation des troubles du langage, le discours devient de plus en plus confus, voire incompréhensible. La frustration et le découragement guettent aussi bien l’aidant que la personne malade qui ne réussit plus à se faire comprendre..
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- La difficulté à réaliser certains gestes ou apraxies Des gestes « élaborés », comme celui d’utiliser des appareils ménagers ou de boutonner sa chemise, deviennent difficiles à réaliser. Il faut ici distinguer l’atteinte des gestes élaborés (ce que l’on appelle les « praxies ») de la motricité élémentaire (comme celle impliquée dans la déglutition) qui est longtemps préservée dans les formes habituelles de la maladie d’Alzheimer. Par exemple, si la personne souhaitant se nourrir ne sait plus comment se servir dans son assiette, ni comment utiliser sa fourchette, les actions de mâcher et de déglutir resteront, elles, longtemps acquises.
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- Les troubles de la reconnaissance ou agnosies. Les troubles de la reconnaissance empêchent le patient de bien se rendre compte de qui ou de ce qu’il a en face de lui. Ce qu’il voit n’est pas reconnu. Ces difficultés sont le plus souvent visuelles, mais peuvent aussi être liées à l’odorat, à l’audition et même au toucher. Il pourra donc ne plus reconnaître le bruit de l’aspirateur ou la sensation de l’eau sur la peau.
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- Les troubles de l’humeur peuvent bouleverser, avec plus ou moins d’intensité, les émotions, même si ce n’est pas systématiquement observé. Les troubles peuvent prendre plusieurs formes : l’anxiété ou la peur illogique, les brusques changements d’humeur, la tristesse, pessimisme, le dévalorisation.
La maladie d’Alzheimer ne permet plus à la personne de compter sur elle-même au quotidien comme elle pouvait le faire auparavant et réduit progressivement son périmètre d’autonomie. Avec l’apparition de la maladie, la relation à l’autre, plus qu’un appui, devient une nécessité pour se sentir exister.
La prise en charge de la maladie par des professionnels de santé qualifiés ainsi que l’entourage familiale, permet le maintien à domicile mais également évite l’apparition de troubles du comportement.
Les troubles du comportement (TC) peuvent être liés tout simplement à de l’inconfort que la personne ne sait pas exprimer verbalement. Il est donc important de procéder par élimination, de trouver la cause (d’éventuelles douleurs, de l’inconfort urinaire, anxiété, stress…), et d’y remédier.
Les TC peuvent se manifester de différentes façons : Opposition, agitation, agressivité, troubles obsessionnels, Désinhibition, cris, pleurs, Hallucination, trouble du sommeil etc….
Comment faire face aux différents symptômes de la maladie d’Alzheimer ?
Plusieurs activités cognitives sont mis en place afin de pallier les troubles cognitifs, sous forme de jeux de mémoire et de langage (stimule la mémoire épisodique et sémantique), d’activités motrices (stimule la mémoire procédurale), artistiques (stimule l’attention, la mémoire procédurale et perceptive), sensoriels (stimule la mémoire émotionnelle), et la relaxation qui calme les angoisses, le stress…